Bosnie – 1 mois

Alors que nous entamons nos derniers jours dans le pays, je commence à rédiger nos souvenirs presque sur du papier.

Le 11 août 2021, nous passons la frontière Bosniaque mais avons revenons un peu en arrière…

Direction un spot nature autour de Trieste en Italie, où nous sommes arrivés la veille, de nuit, après avoir refusé de dormir en réserve naturelle signalée à Monfalcone.

Le mardi 10 août à 17h nous avons fait nos tests rapides à Palmanova en Italie. En Italie, on réserve son test et on le paye en pharmacie, le prélèvement se fait ensuite dans le cabinet d’un médecin, chaque ville avec un jour dédié. Pour Palmanova c’est le mardi.

Au petit matin du 11 août, nous démarrons pour une grosse journée de route car si en effet nous avons opté pour les tests antigéniques qui sont à la fois moins coûteux (20€/personne) et plus rapides pour obtenir les résultats, ils ne sont aussi valables que 48h, nous devons donc entrer en Bosnie avant le 12 août 18h, heure du résultat. Nous n’avons pas souhaité faire de pass sanitaire, par conséquent nos tests n’ont pas de qrcode.

9h15, ça y est on est parti ! Une heure plus tard, après être passé en Slovénie presque sans même s’en rendre compte tellement le poste de frontière est absent, nous arrivons tout près de la frontière Croate. Nous sommes à 800m et les bouchons commencent. Plusieurs voyageurs sont passés sans contrôle, on suppose que ce ne sera pas notre cas vu la file devant nous. Il nous faudra près de 1h pour passer en Croatie.

Et tout ça pour quoi ? Un contrôle rapide de passeports, uniquement les adultes et Franck, et puis on nous demande le « covid pass », on sort donc sur nos téléphones nos tests. Ils regardent finalement un seul test, celui de Yohan et nous disent de filer… Voilà, ça c’est fait. Et dire qu’on nous parle de contrôles strictes…

On décide de se trouver un spot pour manger tranquille et se baigner un peu avant de continuer la route. Il est presque midi et on touche aux 44° ! C’est sur la première île après Rijeka que nous choisissons sans trop chercher un point park4nigth. A l’entrée un panneau camping interdit mais tout le monde semble plutôt bien installé. Il y a beaucoup de monde et nous avons dû subir la traversée de la ville et les bouchons pour arriver ici. Toute cette foule nous confirme notre choix, nous n’avons pas envie de tenter ce pays en plein mois d’août.

Nous profitons de cette pause pour préparer une salade commune avec Christophe et Féfé, pour se baigner et se reposer un peu avant de continuer vers l’inconnu. Nous avons trouvé peu d’informations sur la Bosnie, on se lance à l’aventure et on verra bien où cela nous mène.

Il est 14h40 on reprend la route, on s’arrête acheter des glaces au passage et ça fait drôle le paiement en Kuna Croate (x100). Nous arrivons à la frontière Bosniaque, il est presque 18h, il y a un peu de monde mais ça avance vite. Belle surprise, on arrive en même temps que Christophe et Féfé, on les voit dans la file à côté pourtant on ne s’est pas du tout suivi. Et cette fois-ci le contrôle est stricte, passeports et tests pour tous, étudiés avec attention. Le contrôle est simple et rapide, on mélange un peu nos mots entre l’Italien que l’on vient de quitter, l’Espagnol, le Français, nos bases et puis l’Anglais. On va se mettre au Bosniaque !

On choisit un spot nature à quelques kilomètres de la frontière, la journée a été longue on a hâte de se poser. On se donne rdv avec les Nockifé. C’est tout près de Bihaĉ que nous choisissons de passer la nuit. Le temps de se caler sur le réseau et de faire des recherches sur ce que l’on peut voir et faire dans le pays. Et oui, parce que venir en Bosnie était pour nous totalement imprévu. On avait vu sur la Croatie mais celle-ci est bondée en été et puis la vie y est relativement chère au niveau des stationnements et théoriquement le camping sauvage y est interdit. On se renseigne donc vite fait pour savoir comment ça passe en Bosnie, on nous dit que c’est sympa ! Allez ni une, ni deux, il ne faut pas toujours réfléchir !! Bon ok, la Bosnie ça fait quand même un peu peur à nos parents, c’est vrai qu’il y a encore pas si longtemps il y avait la guerre. Je ne sais pas s’ils avaient réellement conscience que nous irions vraiment quand on leur en a parlé lol.

Nous sommes à peine posés sur notre spot, la tente n’est même pas encore ouverte que nous voyons un monsieur arriver vers nous. Ce monsieur s’appelle Husein et il nous propose de venir dormir devant chez lui à quelques mètres plus loin sur le chemin. Il nous accueille avec plein de gentillesse et nous propose de faire un barbecue ce soir.

Première rencontre et wao… on est conquis ! Pour un premier contact, c’est magique. Husein ne parle pas un mot d’anglais, on rit, on apprend le bosniaque et puis on utilise le traducteur. On arrive à se comprendre et on partagera finalement trois jours ensemble.

Nous fêtons aussi tous ensemble l’anniversaire de Féfé, pour elle le premier hors de la France.

Nous nous retrouvons au Parc National de Una, pour y admirer les cascades. On découvre aussi les routes de la Bosnie, beaucoup de pistes. Des moments assez amusants lorsque le gps nous annoncent des nationales… ah oui en effet ! On y croise des camions ! On y retrouve un peu le folklore du Maroc avec ses routes et ses animaux au milieu et l’accueil qui nous avait charmé. On choisit de ne pas prendre les mêmes routes avec les Nockifé, ils prendront plutôt les grands itinéraires tandis que nous viserons les petites routes qui coupent en travers.

C’est sur 14km de piste, tout à fait praticable en camping-car (jusqu’à 9m) que nous rejoignons les Cascades Strbacki buk, ces incroyables chutes d’eau de 25 mètres de haut qui se jettent dans la rivière Una et que l’on peut admirer depuis des passerelles aménagées. Nous avons payé un droit d’entrée de 22km (11€ environs) pour l’accès à la piste et les cascades. Nous sommes entré par l’entrée 1 mais il est possible d’entrer plus près par la numéro 3. Il n’est pas nécessaire de faire un aller-retour, on peut entrer d’un côté et ressortir de l’autre. Il y a un grand parking très en pente juste au départ des passerelles, où l’on trouve aussi quelques restaurants. Il y a beaucoup de passage et il est interdit de passer la nuit dans le site, où l’on peut trouver parfois des ours et des loups, nous avons donc dormi à l’entrée 1 et ensuite près des chutes de Martin Brod un peu plus loin.

Pour ce stationnement nous payons 5€ la nuit, il y a de l’eau et des wc, et c’est un petit coin d’herbe près de la rivière avec des tables de pique-nique abritées, c’est très agréable, il y a très peu de passage. Nous sommes à une centaine de mètres des cascades de Martin Brod. Nous n’avons pas trouvé de distributeurs sur la route et ici tout se paye en espèce même au café, nous sommes bien embêté car l’entrée est payante, elle coûte 3km par adulte (et Franck) et nous n’avons que 8km. C’est avec beaucoup de gentillesse que le gardien nous laisse entrer malgré l’argent qu’il nous manque. Milles mercis encore !!

On suit le sentier jusqu’aux cascades où l’on voit un panneau qui indique des bateaux, ah… ça nous interpelle, alors on marche pendant de longues minutes, très très longues minutes, avant de se retrouver 45min plus tard devant un mur rocheux infranchissable. On a pas trop compris… On a jamais trouvé les bateaux et demi-tour. C’est ça l’aventure !

Après deux nuits sur l’aire de pique-nique, nous reprenons la route. Les habitants nous ont indiqué un distributeur, il se trouve à 45km d’ici et pour y arriver nous suivons le gps qui nous emmène sur une piste traversante. On y croise un couple de français en road trip à moto. Une rencontre brève mais charmante au milieu de rien.

On enchaîne les jours de pistes et on se régale ! On ne s’attendait pas à cela ici et c’est magique ! Les bâtiments et notamment les mosquées sont très différentes des constructions qu’on a l’habitude de voir, elles sont « rondes ». On y voit aussi pas mal d’églises orthodoxes.

Toujours autour de l’eau, sans le savoir on passe la nuit près d’autres cascades, près d’un café. Après le petit-déjeuner on file sur le sentier pour les voir. Au programme de la journée on décide d’aller voir des grottes avant de se retrouver sur un « free camp » près toujours de la rivière. Un peu moins classe parce que la route qui n’est pas très loin est bruyante. Mais sympathique, il y a un plongeoir, des jeux pour les enfants, de l’herbe et des arbres, finalement c’est presque le paradis. Et une nouvelle rencontre avec un monsieur qui a vécu 40 ans à Nantes avant de revenir passer sa retraite en Bosnie. Très compliqué de ne choisir que quelques photos… On vous listera tous nos endroits préférés dans le bilan.

La Bosnie qui faisait autrefois partie de l’ex Yougoslavie est divisée en deux, d’une part la Bosnie et de l’autre Herzégovine. Nous commençons notre descente vers le sud est et on commence à voir les panneaux en cyrillique… Alors là… ça se complique niveau compréhension. Heureusement les panneaux directionnels sont aussi traduits en bosniaque, en revanche lorsque nous arrivons à Banja Luka, là où se trouve l’une des plus grande forteresse d’Europe, les panneaux de réglementation de stationnement ne le sont pas. On comprend globalement que certains endroits sont payants, à priori par sms ?!

Nouveau déboire ? La forteresse est privatisée tout le week-end par un rassemblement de motos… C’est raté pour la visite. On repart un peu déçu mais il y aura sûrement plein d’autres belles choses à visiter. Et puis les paysages sont sublimes.

Du côté de Sarajevo nous voyons aussi notre premier panneau « attention aux mines », que nous n’avons pas eu le temps de prendre en photo. On commence à voir aussi beaucoup d’engins de la guerre, des restes des camps militaires. C’est assez impressionnants. Dire qu’il y a encore trente ans une guerre terrible se tenait dans le pays.

Alors que les groupements terroristes avaient presque envahi le territoire en promettant de défendre la Bosnie dans sa quête d’indépendance, des horreurs se produisaient au sein même de ceux qui avaient jurés leur aide. Les pays européens, les Etats-Unis, les Moudjahdis, tous se querellaient au beau milieu des villes où les habitants subissaient les tires et explosions. Et les murs et leurs habitants s’en souviennent encore. La Bosnie a finalement pu obtenir son indépendance et tous les mécréants ont pour la grande majorité quitté le pays, laissant à leur sort de tout reconstruire les bosniaques avec un lourd passé de douleur mais le bonheur de revivre loin de la guerre.

On y découvre une population chargée de souvenir, le coeur sur la main…

Jajce, notre première ville « touristique », si c’est une ville très agréable on y a aussi ressenti une ambiance très différente, très proche des habitudes européennes voire mondiale où tout a un surcoût par rapport au coût de la vie normale. Cascades 8km, catacombes 3km, château 3km, restaurant 45km (contre 25km ailleurs), glaces 2,5km (1km ailleurs). Seule l’aire de camping-car nous paraît finalement abordable 20km (10€) avec l’eau, l’électricité et les douches, dans un cadre nature au bord de l’eau. On y est plutôt bien.

La balade jusqu’aux cascades se fait par une promenade le long de la rivière et si on arrive après 18h on peut accéder aux cascades gratuitement, ce qui laisse la possibilité aux moins aisés de les visiter aussi. Nous ne savions pas mais ça nous a servi pour la suite.

Après cette visite trop touristique pour nous, nous avons choisi de zapper Sarajevo, nous avons fait un arrêt de deux jours à Visoko pour voir ce qu’on appelle les pyramides bosniaque. Malheureusement le temps n’était pas avec nous et nous avons pu à peine les distinguer, nous décidons de descendre vers le soleil.

Nous voulions nous arrêter près de la rivière en direction de Ramsko Jezero, mais les abords sont très pentu et presque impraticable pour le camping-car, alors on se donne rendez-vous ce soir au lac.

On part devant pour repérer les lieux, c’est un point park4nigth et les commentaires disent que c’est peu praticable en camping-car. On repère les lieux, ça passe en camping-car tant qu’il ne pleut pas. Il faut seulement bien prendre la dernière route à droite et ensuite longer le lac.

Qu’est ce qu’il ne fallait pas ? Ah oui… La pluie… Dommage demain il pleut ! Et dire qu’on était conquis par cet endroit. Après un petit bain de boue on accédait à l’eau pour nager. Les enfants faisaient des châteaux de boue. On a peur que Turbo le camping-car ne puisse pas sortir et on préfère au petit matin lever les voiles. Notre voisins un peu plus loin n’a pas attendu lui, aux premières gouttes à 4h du matin il a filé. Nous avons attendu 9h pour replier et partir un peu plus loin.

On se donne rendez-vous sur un point au Blidinje Jezero (lac), il semblerait qu’un restaurant mette un disposition un petit bout de terre pour dormir. Nous prenons des routes différentes. C’est par la montagne que nous allons rejoindre le point. En partant on se donne comme consigne de mettre du gazole à la prochaine station. Heureusement que nous avions un bidon de secours parce qu’on ne s’attendait pas à faire 30km de piste sur 40 de trajet. Les paysages sont tous plus sublimes les uns que les autres.

Nous faisons un arrêt par la Nécropole de Dugo Polje, il y a beaucoup de place pour y dormir. Cela dit, la température a pal mal baissée, on se retrouve avec tout juste 10 degrés. Le point où l’on se retrouve ne va pas, on pourrait repartir à la Nécropole, ce n’est qu’à 10km mais la pluie va arriver et il ne fait déjà pas très chaud, on choisit de continuer à descendre et on rejoint les cascades de Kocusa.

Lorsque nous arrivons aux Cascades, ce n’est pas comme ça qu’on imaginait l’endroit. Les photos ont été prise hors saison, en été il y a les tables du restaurant qui fait qu’on ne peut stationner devant les cascades. Heureusement il y a un parking assez grand à quelques mètres plus bas sur la droite. Parfait pour passer la nuit et voir ce que l’on fait ensuite.

On reprend la route dans la matinée. La nuit était tranquille sur ce parking de gravier, tout au bord de la rivière et des petites cascades qui nous ont bercées toute la nuit. On s’arrête visiter la forteresse Stjepan Vukcic Kosaca et la vue incroyable que cet ancien village offre.

Il y a un grand parking de terre près des cascades de Kravica, c’est à cet endroit que nous passons la nuit suivante. Les cascades sont au bout de la route unique, ce qui fait qu’il n’y a pas de passage la nuit c’est très calme. Après 19h, une fois le guichet fermé nous allons voir les cascades. Et si elles sont très belles nous sommes soulagés de ne pas avoir payé 10€ par personne.

Après tous ces jours à courir, à fuir la pluie, qu’on a réussi à presque totalement éviter, on aimerait bien se poser quelques jours. On s’est trouvé un endroit chouette tout près d’un restaurant et de petites cascades. Il y a même une plagette pour se baigner pour les enfants c’est le paradis. On demande l’autorisation au propriétaire, génial on peut dormir ici et gratuitement en plus. On se dit qu’on ira certainement manger dans son restaurant pour le remercier. Mais voilà qu’un homme vient vers nous.

Cet homme, c’est Neven. Il tient une exploitation familiale dans laquelle il offre un service de rafting aux agences de voyage. Il propose aussi ces mêmes services pour des particuliers en groupe de sept personnes minimum. Pour 35€ par journée il vous emmène dans une virée de 8km en kayak, repas compris au retour sur l’exploitation. Et quel repas ! Tous les légumes et les fruits son cultivé dans le jardin familiale dans un cadre très doux. On déjeune au milieu des kiwis, du raison, des figues et des petits lapins. Il y a même des paons.

Il vient à notre rencontre d’abord discuter un peu avec nous. Il adore le principe de voyager avec la tente et les enfants. Il nous laisse sa publicité, on lui explique que nous avons déjà des canoës sur le toit, nous le remercions et il file s’occuper de ses clients.

Un peu plus tard, nous voyons Neven revenir. Il nous invite à venir dormir chez lui. Il y a de la place sur l’exploitation. Un trampoline, un accès pour se baigner, un endroit magique. Une fois chez lui, il nous fait même goûter les plats qu’ils préparent en famille. Vient nous retrouver la famille « Une pause à quatre » pour deux nuits en sa compagnie. Ensemble nous lui donnons un petit coup de pouce dans le jardin et l’aidons à préparer un petit coin pour accueillir des camping-car dans le futur.

Notre séjour en Bosnie touche à sa fin. Lundi nous reprendrons la route après avoir passé la semaine chez Neven. Notre prochaine étape sera Neum avant de gagner le Monténégro dans la semaine.

C’est ici que nous vous laissons et reviendrons vous raconter la suite de l’aventure.

Et pour suivre ce long récit de notre découverte de la Bosnie, on vous prépare un petit bilan avec l’itinéraire, le budget et nos coups de coeur.

N’oubliez pas que vous pouvez aussi suivre « en direct » toutes ces aventures sur Youtube, mais aussi sur instagram, facebook ou Polarsteps.

A bientôt

3 commentaires

  1. Bonjour 👋
    Un grand merci
    Nous sommes camping cariste
    Et nous pensons faire la Croatie l’année prochaine.
    Bonnes vacances

  2. Mais quel immense plaisir de lire vos aventures illustrées par de magnifiques paysages et des photographies à donner l’envie de voir les prochaines ! Bonne continuation à vous que je connais depuis un rassemblement à Toulouse !

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